Cerebus TPB 6 : Melmoth (#139 - #150) de Dave Sim et Gerhard
Le plus étrange de tous ceux que j'ai pu
lire jusqu'à présent. Les suivants le sont également mais tout en
restant "Cerebusiens", là on a une sorte de parenthèse dans l'univers
d'Estarcion. Il y a bien évidemment Cerebus pour faire le lien mais sa
passivité zombiesque en fait plus un élément décoratif qu'autre chose.
A vrai dire, il passe la quasi intégralité du bouquin assis le regard
dans le vide et une poupée à la main à la terrasse d'un hôtel, dont il
a demandé à être client à vie après avoir payé le proprio avec une
pièce d'or.
Melmoth est consacré aux derniers jours d'Oscar, c'est
d'ailleurs assez confus à ce niveau. Le début du bouquin suit
directement la fin du précédent, or on a ici un Oscar vieillissant et
malade, loin de l'homme dynamique et enjoué de Jaka's Story. On peut
penser qu'il s'agit d'une facétie de Sim pour relater la mort d'Oscar Wilde en intégrant un nouveau personnage ressemblant étrangement à un autre et portant le même nom.
Une
fois encore, l'histoire se déroule dans un lieu très restreint :
l'hôtel, la chambre d'Oscar et la portion de rue qui leur fait face. Et
une fois encore nous avons des vignettes accompagnés d'un texte (des
extraits de lettres notamment, correspondance réelle entre divers amis
de Wilde), donnant un côté très solennel, et donc approprié, au bouquin.
J'ai vraiment été désarçonné avec Melmoth, c'est assez unique dans son genre et dépareille totalement avec les autres volumes, même si Jaka's Story
s'éloignait déjà du ton initial. Ici, l'heure n'est pas à l'humour (en
dehors du prologue avec la nouvelle forme du Roach : normalroach).
Le
final, et "réveil" de Cerebus, fait revenir l'histoire dans le grand
ensemble qui nous prenait à la gorge jusqu'alors pour nous laisser
pantois sur un putain de cliffhanger (mais je m'en fous ! J'ai la suite
!).
A ce stade, la première moitié de la saga est achevée.