Cerebus TPB 11 : Guys (#201 - #219) de Dave Sim et Gerhard
Après plus de 1000 pages pas piquées des hannetons, il fallait bien calmer la donne pour éviter la méningite. Pour cela, Dave Sim choisit l'unité de lieu : un bar. Un endroit restreint aux antipodes de la galaxie des pages précédentes.
Guys,
c'est donc des histoires de comptoir, des blagues de mecs, du sport,
des discussions sur les femmes, de l'amitié virile, des rencontres
saugrenues, des personnages hauts en couleur, des sosies des Rolling
Stones et de Marty Feldman, des guest-stars (Buster et Genital Ben de Marc Hempel entre autres)... D'abord constituée d'une succession de
courtes saynètes (parfois seulement 2 pages), Guys est sûrement le bottin cerebusien le plus drôle depuis Church and State.
C'est bourré de dialogues soupesés au poil de bite près et de
situations cocasses, et même si on sent parfois peser une certaine
gravité peser sur les personnages, proche de l'amertume, ça reste d'une
agréable légèreté.
A partir du moment où Cerebus devient patron du
bar, les seules paroles qui résonnent le font à l'intérieur du crâne
dudit tenancier puisque on assiste à de véritables joutes mentales,
soit des monologues entre Cerebus et Cerebus où celui-ci s'énerve
contre lui-même sans cesse, se remet en question, retourne dans sa tête
la phrase énoncée par son créateur dans Minds... Faire tenir en
haleine un auditoire sur plus d'une centaine de pages avec uniquement
des monologues intérieurs et un personnage qui se déplace du lit au
comptoir et du comptoir au lit n'est pas chose aisée et ça se lit
pourtant sans ennui aucun.
Mais il va falloir s'y faire, Guys c'est
le repos du guerrier avant la grande bataille parce que dès le tome
suivant, retour à la sudation cervicale.